La 5eme édition du BEARMAN s’est déroulée le samedi 18 septembre 2021.
Cet Xtrem triathlon, en autosuffisance a été l’occasion pour un de nos chameaux de se lancer sur sa version XXL. Merci à Vincent Berdague pour le récit de son aventure :

« Après 2 années sur le half je souhaitais découvrir la version intégrale de cette course que j’affectionne tant pour plusieurs raisons :
Un profil taillé pour moi avec du D+,  des paysages magnifiques dans les PO et une course en autonomie. Pas de gloire, ni de paillettes on est seul face à soi-même.

Au menu :
🏊  3,8km de Natation
🚴  180km de vélo avec 4000d+
🏃  42km de cours à pied avec 1200 d+

Suite à ma RAF 300K et le tour du Queyras comme prépa pour la course à pied, je décide de m’inscrire 3 semaines avant l’épreuve. Nous sommes 99 inscrits mais seulement 64 au départ, la faute à une météo annoncée pluvieuse. Avant même le départ la sélection avait déjà eu lieu !

Mon objectif est simple : viser les 13h (objectif ambitieux).

Une semaine plus tôt je participais à L’héraultaise 140K, une course qui m’a permis de me rassurer sur mon état de forme. J’avais prévu de passer une dernière semaine « cool » pour faire du jus. C’était sans compter sur mon nouveau job et les déplacements aux 4 coins de la France. Je suis arrivé le vendredi soir crevé de ma semaine – ce qui n’est pas l’idéal pour attaquer ce genre d’épreuve. Je sentais le stress du boulot et du Bearman peser sur mes épaules.

Le jour J :
Didier [Vicente, NDRL] m’accompagne pour le départ du full, j’arrive dans l’aire de transition il fait nuit noire on sent de la tension dans l’air.

Je me prépare, met une lumière sous mon bonnet (histoire que l’organisation puisse nous voir si on coule) et je pars m’échauffer fidèle à mon habitude 3 min avant le départ. Quelques tours de bras me font sentir que l’épaule va mieux et qu’elle tiendra pour cette longue journée.

Départ 6h30 : Il fait encore nuit quand on se lance on vise les bouées avec leur lumière rouge et on avance, je suis rapidement dans le groupe de tête. Je pose ma nage en 3 temps et c’est parti !
Au bout du premier tour (environ 1300m) je commence à me dire que ça va être long … mon manque d’entrainement se fait sentir. Au fur et à mesure de notre avancée, le soleil se lève, c’est le pied !
La fin de la natation se déroule sans embuche et je sors de l’eau dans les premières positions.

Ma transition est catastrophique, je perds pas mal de temps notamment à cause de ma montre qui était bloquée dans ma combi.
Je sors de T1 en 1H10 à la 6ème place.

Je commence mon vélo assez fort comme à mon habitude et je reprends assez rapidement du monde, le parcours est montagneux, avec des routes étroites et un rendement proche de celui du livret A. J’enchaine les montées et les descentes sans un km de plat. Au km 80 je passe en 3ème position. Je continue à bien m’alimenter (barres sucrées, salées + compotes).
Arrivé en haut du col vers le Km 90, je vois les nuages s’amonceler au-dessus de moi, j’attaque la descente à fond en espérant faire au moins celle-ci au sec.
Au km 120 j’attaque la dernière grosse difficulté du jour, un col de 13km à 7% de moyenne.
A 2km du sommet la pluie commence à s’abattre sur moi, je suis trempé en quelque secondes puis rapidement la pluie se transforme en grêle.
J’arrive au sommet je bascule pour attaquer la pire descente de ma vie. Je suis gelé, la route est complètement trempée et remplie de gravillons.
Je descends très prudemment car je ne vois rien, la pluie est vraiment trop forte et mes bras tremblent ce qui m’empêche de descendre correctement. C’est la seule fois où j’ai vraiment voulu abandonner… l’avantage c’est que vu où j’étais ce n’était même pas une option ^^
Après 14 prières pour ne pas tomber et surtout ne pas crever j’arrive à une base de vie au km 145.
J’enlève mon maillot des chameaux et je mets directement mon coupe-vent. Au moins je finirais les 35 derniers km en partie sec.
Je voulais tenir un 25km de moyenne mais avec la pluie sur les dernières heures et les conditions, je suis loin de mon objectif, je pose cependant mon vélo à la 4ème place après 7H44 de vélo.

Miraculeusement la pluie s’est arrêtée au moment de ma transition. J’en profite pour me changer intégralement pour repartir au sec.
J’avais oublié une seconde paire de chaussette ; en discutant avec un concurrent j’ai réussi à lui emprunter une paire (merci à lui).

Que le marathon commence ! et quel plaisir d’être entièrement sec !
Bizarrement les jambes répondent bien et j’arrive à maintenir une moyenne correcte sur les premiers kms. La pluie recommence à tomber et elle m’accompagnera jusqu’à la fin du marathon.
Je repense à une discussion avec quelqu’un avant le début de la natation, où on se disait qu’on serait chanceux si on avait de la pluie que sur le marathon, haha c’est le genre de discussion qui te rappelle que tu es complètement fou (mais pas le seul 😉 )
Je boucle mon semi en 2h10 avec les 600d+ et là commence le chemin de croix, 6km autour d’Amélie-les-bains. Je pose le cerveau ? j’avance à 8km/H sur le plat… ça devient difficile mais je refuse de marcher, le mental prend le relais !
je m’alimente comme je peux une barre par ci, une gorgée d’eau par là, bien loin de ce qu’il aurait fallu mais au moins j’arrive à avancer et à éviter l’hypoglycémie.
J’arrive au 28ème km avec une grosse montée de 7km avec un peu plus de 600 de d+.
Je me force à trottiner dans la montée mais malgré mes efforts, je me fais doubler à environ 2km du sommet. Il accélère fort en me dépassant, j’essaie de le coller mais je n’y arrive pas. On bascule sur la descente où je donne tout (merci au Queyras), mais malgré une bonne descente je n’arriverai pas à le rattraper.

Au final je termine à la 5ème place du Bearman en 13H37 loin de mon objectif initial.

Malgré des conditions difficiles, je suis content de ma course qui n’était pas idéalement préparée. Je me sens de plus en plus à l’aise sur les efforts longs. Maintenant place à la recup’(avec quelques bières). Pas d’objectif d’ici la fin de l’année je vais probablement faire quelques courses pour le « fun ». On verra en 2022 pour de nouveaux projets aussi fous qu’en 2021 😉

Merci beaucoup à Didier pour son soutien tout au long de cette course et bravo à lui pour son TOP 10 ! »