Les nouvelles arrivent en direct de la Tour Eiffel.

Voici le récit de Seb et Pauline sur l’Ecotrail de Paris. Bravo pour eux !!

Et voilà, c’est déjà fini….après 3 mois ½ d’entrainement le premier objectif de la saison est bouclé avec beaucoup d’émotions, des heures à courir en pensant à la Tour Eiffel, à se demander si j’allais terminer la course ou pas…bref avec Po, nous avons fait l’écoTrail de Paris. (Merci aux amis de la TAM, à Marcel, à David, aux fonctionnaires pour les entrainements partagés)

Ca commence tranquille après un petit repas en famille, on décide de bloquer une course tous ensemble et on s’engage, course à l’échalote, Po reste raisonnable alors qu’elle avait la « caisse » comme elle dit et choisit le 30km, et moi toujours dans l’excès je veux finir sur la Tour Eiffel….mais y a quand même 80km avant de prendre son ticket en bas des marches…..

La veille de la course, pour se mettre dans le grand bain, direction le théâtre pour un super one-man show, sur les Ultras trail, il raconte son Ultra Trail du Mont-Blanc la fameuse UTMB…..à voir absolument bonne tranche de rigolade et plein de petites scènes trop vrai, voici le lien vers le site de « la Tragédie du dossard 512 » : https://www.yohannmetay.com . Surtout ne pas vivre la tragédie du dossard 1109 qui ne termine pas sa course L .

Le matin de la course, on profite tous ensemble du départ de Pauline pour le 30km depuis l’observatoire de Meudon pour se mettre dans le bain et commencer à faire caca mou (David c pour toi), on voit une dernière fois au loin la Tour Eiffel en lui donnant rendez-vous à la nuit J. Je n’ai pas de stress pour elle, elle a fait une très grosse préparation, elle est au top. Direction la base de loisir de St-Quentin en Yvelines pour le big départ, celui qui fait peur…le 80km lol

La course je l’ai déjà couru 100 fois dans mes rêves et cauchemars mais je n’ai jamais visualisé la ligne, d’ailleurs s’il y avait un « Strava des Rêves » j’aurais un paquet de KOM à force de courir de nuit lol. J’avais donc fait mes petits découpages avec mes portes horaires avec mes propres consignes.

0 …. 22.7km : il me fallait faire un départ tranquille (ce que je ne sais pas faire), le premier ravito était à l’école de BUC après 22,7km. En essayant de ne pas me faire aspirer par l’allure des plus rapides et des inconscients et surtout rester avec ma belle-sœur pour ne pas attaquer le capital la solitude de course. Tranquille même si au 17eme je me prends une belle gamelle dans une descente, j’arrive à BUC seul après 2h19 de gestion (10km/h). Je profite de 20min de ravito pour bien m’alimenter, remplir les réserves du chameau et une pause pipi. Et c reparti seul car je ne retrouve pas la sœur de Po.

22.7km…46km : Direction le château St Philippe à Meudon et son ravito d’eau seulement, une portion plus costaud avec des coups de Q sec et pentu et qui surtout va me faire dépasser mon kilométrage max, Sur le parcours, je reçois plein de messages d’encouragement, le top ces nouvelles technologies, dire que j’étais contre l’oreillette sur le Tour de France lol, Po en a terminé avec sa course et elle arbore un beau t-shirt de finisher….j’adore. Je continu de m’alimenter régulièrement et de boire des petites gorgés, je vais même manquer d’eau, mais sur le trajet je croise le Fan club de la FantoTeam qui hurle au bord du sentier avec une énorme cloche de vache alpestre…..c’est énorme le coup de boost à chaque son de cloche, merci la famille J. Je double aussi ma belle-sœur qui avait fait l’impasse sur le premier ravito et maintenant se retrouve un peu dans le dur car elle n’arrive plus à s’alimenterL, les cuisses commencent aussi à se durcir au niveau de la hanche et les visages se ferment chez les coureurs, les feux follets des 22 premiers kilomètres sont dans le dur et le rythme chute un peu par gestion pour tout le monde. A Meudon, remplissage des poches à eaux et des gourdes, le vent se lève j’en profite pour me couvrir, répondre à quelques textos et mettre la musique car la solitude me gagne, mon pote rocky m’attendais au fond du sac pour me booster.

46km…58km : Gros passage, le mental regonflé à bloc je file vers la Tour Eiffel comme une gazelle dans la savane, la musique m’accompagne et m’aide à faire défiler les kilomètres. Je suis sur le parcours de Pauline maintenant, et il ne me reste plus que 30km pour toucher le saint graal. J’ai enfin l’impression que je vais y arriver. Cette partie de la course est tip top, temps fort diront certain, dopage musical pour d’autres. Bref je file au ravito du 58éme, la nuit commence à arriver. Au ravito, je profite une nouvelle fois du FanToClub, je mange, je prends les consignes du beau-frère qui a bouclé son ecoTrail en 2010, je soupe, et je m’illumine avec la frontale et une lampe d’appoint. On rentre dans la gestion, je suis maintenant certain de rentrer dans le portes horaires pour finir sur la tour, il faut assurer et ne pas se blesser. Une nouvelle course va commencer dans la nuit noir parisienne.seb5

58km..63,5km..69km : C’est reparti dans le noir, oui le noir, je n’avais pas imaginé avoir si peu de lumière proche de Paris, Ma lampe ne vaut pas un « pichet de cidre », et je fais très attention en descente après ma chute du matin. Bref la course se durcit, je m’étais fixé comme objectif l’entrée du parc de st cloud au 63éme mais il n’y a pas de ravito ni d’animation….bref, faudra serrer les dents jusqu’en haut du parc. Les SMS me réconforte, tout le monde est là, avec la fatigue et les 7h de courses je manque parfois de lucidité et je commence à douter, à marcher et avoir du mal à relancer la course en haut des cotes….Bref je suis dans le dur et je vais couiner jusqu’à St cloud pour après dérouler sur les quais de Seines. En plus impossible de croiser le FanToClub car on est au milieu d’un énorme parc sans accès voitures. Je couine mais je suis toujours là et pas seul car tout le monde est sur l’appli, Je me pose 1min, 3 sms : « Pourquoi tu cours plus, y a un problème, Seb réponds…. L», il m’envoi même la photo de coach Marcel,  Mon sparring-partner Seb Bardoux, veille au grain lol, je repars en trottinant. Dans ma tête je me dis : « Putain de technologie, on ne peut pas marcher avec ce bordel de traceur GPS…y a ma vitesse en temps réel lol. »
J’arrive au ravito, Po doit me rejoindre, j’ai besoin d’elle pour me regonfler à bloc et lui montrer que ça va même si je suis dans le dur. Elle n’est pas là je ravitaille face à la Tour Eiffel et je pars pour les 12 derniers kilos.

69km..Tour Eiffel : J’entends la cloche de vache dans la descente, ils sont là…oufffffffffff je m’arrête, on papote, je vomis, et po m’accompagne pour m’éclairer jusqu’à la sortie du parc de St Cloud, elle me remotive et trottine avec moi, elle m’explique le final et m’apporte son soutien…Génial, elle va même forcer le talent à finir la course avec moi, Je repasse à l’économie et je ne sais plus si je trottine, si je cours, si je marche, je suis à 9h de courses et je suis au mental depuis le 63eme. On papote, on relance et on enchaine les kilos jusqu’à la tour que l’on ne quitte plus des yeux… et voilà c’est presque fini, il ne reste que 365 marches de bonheur pour monter jusqu’à la ligne, le contrat semble boucler j’avais annoncé 10h-10h30 de course, j’ai perdu une grosse heure dans la dernière partie car j’avais peur d’avoir une défaillance, je le saurais pour la prochaine fois…tiens parlons-en de la prochaine fois….non c’est pas le moment. Je savoure avec la breloque et la bière sale.
Merci à tous et à toutes pour le soutien sans failles, surtout à Fantomette 😉

Sébastien

872 1109 Sébastien MAS CHAMEAU DE BEZIERS SE H 323 10:20:32 04:32:02 FRA (France)

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