Le menu de l’AlpsMan est classique des formats IronMan : un hors d’œuvre de 3,8km de natation, un plat de résistance de 180 km de vélo, et un dessert très copieux de 42 km de marathon.

Sur le modèle du mythique NorseMan en Norvège, l’AlpsMan a plusieurs particularités : un bateau amène les concurrents pour un départ au milieu du Lac d’Annecy et la course se termine au sommet du Semnoz, l’une des montagnes qui domine le lac … enfin pour ceux qui en ont gagné le droit, en terminant les 25 premiers kilomètres de course à pied avant 17h30, soit 12h après le départ de la natation.

Le concurrent fête ce droit de passage en sonnant une grosse cloche au bord du lac, en un lieu qui est baptisé le « Tournant ». Ensuite, il reste à monter au sommet du Semnoz pour devenir « top finisher ». Ce qui n’est pas complètement gagné : chaque année, des concurrents sonnent la cloche mais ne parviennent pas à atteindre le sommet.

L’autre spécificité de l’AlpsMan est son parcours vélo en montagne, avec 3800 m de dénivelé positif, qui en fait l’un des triathlons les plus durs du monde.

Le récit de Didier, des Chameaux de Béziers :

6 mois de préparation

J’ai longtemps hésité à m’inscrire à cette course parce que je voulais être sûr d’avoir le niveau pour être « top finisher ». Mais évidemment on ne peut jamais être sûr, surtout sans avoir jamais fait d’Ironman, à moins d’être vraiment très costaud ! Il n’y a en moyenne que 2 participants de mon age (ou plus) qui sont top finishers chaque année.

Après de multiples hypothèses et de nombreux calculs, je finis par me lancer, avec l’impression que c’est jouable, mais très limite, aucun coup de mou ne sera permis. Je pense alors faire le vélo à une moyenne de l’ordre de 22 km/h.

C’est parti pour 6 mois de préparation avec cette obsession en tête tous les jours. Cette préparation est similaire à celle des années précédentes, avec une périodisation, en augmentant bien sûr le volume, principalement en vélo. Je fais le choix de ne pas préparer un marathon, mais seulement 25 km de course à pied, puisque le seul objectif est d’être top finisher, quitte à finir le marathon en rampant !

Une chute à vélo fin février m’amoche une épaule. Cela perturbe beaucoup ma préparation natation et 3 semaine avant la course, les douleurs sont toujours là et je me demande si je ne vais pas faire des passages en dos crawlé, pour pouvoir tenir la distance !

Pendant ce temps, en mars et avril, ce sont de magnifiques courses cyclo (145 D+ 2800m puis 200km D+ 3600 m) dans l’arrière pays de la Catalogne espagnole, qui me permettent certainement de passer un cap.

Je vois aussi que je poursuis ma lente progression en course à pied, année après année, tout en faisant un renforcement musculaire.

4 semaines avant l’AlpsMan, je fais une sortie vélo de test avec exactement le même kilométrage et le même dénivelé que pour l’AlpsMan. Puis un petit enchaînement course à pied de 4 kilomètres pour vérifier que je suis alors capable de courir à bonne vitesse. Ce test intervient au moment où je suis le plus fatigué de l’année, alors que je ferai la course le jour où je suis le plus reposé. Or, je fais une moyenne de 23,5 km/h ! Je refais mes calculs et me rends compte que je devrais avoir une très bonne marge à la fin du vélo, me permettant de faire les 25 km de course à pied à un rythme tranquille. Je garde cela pour moi, c’est tellement théorique !

Cette sortie de test marque aussi le début de la période d’affûtage, où il s’agit de maintenir autant que possible la condition physique acquise, tout en se reposant, pour atteindre un pic de forme le jour J.

Quinze jours avant la course, il s’agit tout de même de faire un triathlon de préparation, et se rappeler par exemple ce qu’est une transition ! Ce sera le format olympique à Empuriabrava, exactement comme l’an dernier avant le Half AlpsMan, peut-être par fétichisme ! Une course très moyenne avec une sorte de début d’hypothermie sur la natation, après avoir longuement attendu le départ, mouillé sur la plage.

À la suite de ça et voyant la température du lac d’Annecy à un niveau encore très bas, je me décide à investir dans une combinaison de natation avec renfort thermique.

Quelle logistique !

A partir de J-7, c’est presque un repos total, la pression monte, et quand on reçoit l’ « Event Book » de la course, je me rends compte qu’un IronMan, c’est toute une logistique : il y a une caisse pour chacune des 2 transitions, le sac qu’on peut retrouver lors du parcours vélo, un autre lors de la course à pied, celui à laisser au bateau avant de plonger, et enfin celui à récupérer à l’arrivée au Semnoz !

Comme d’habitude pour les courses objectif, je fais mon régime de glucides les 3 jours qui précèdent. Ce coup-ci, l’estomac a du mal à encaisser, mais le repas sain et léger, le vendredi midi avec Coach Guillaume, remet les choses en place !

On se retrouve à 7 Chameaux à Annecy, ainsi que des compagnes et des enfants. Une grande première pour moi ! On a pris le même hôtel et on prend les repas ensemble, c’est vraiment sympathique. Nous sommes 2 à faire le format IronMan, avec Stéphane F., et 4 Chameaux font le Half.

Une pensée et un grand merci à Stéphane L., qui malheureusement n’a pas pu faire l’Ironman comme prévu, mais qui était là toute la journée avec Marlène pour nous soutenir ! Il était même en paddle sur le Lac à 5h du matin pour le départ !!! Quel compagnon de route, ce Stéphane !

La veille de la course, je me rends compte au briefing, un peu inquiet, que j’ai fait 15000 pas dans la journée avec tous ces préparatifs. Il en restera quelques uns à faire juste avant le départ et je dors seulement 1h15, en ressassant tout ce qu’il ne faudra pas oublier.

Départ de l’hôtel à 3h15 pour rejoindre l’aire de départ. On gonfle les pneus des vélos, on remet les derniers sacs à la consigne.

Il est 4h40. Avec Stéphane, on embarque sur le dernier des trois bateaux. La température de l’air est déjà assez clémente, et on s’installe sur le pont à l’avant. Mais au bout de quelques minutes, je tremble un peu, le froid ? la peur d’avoir froid ? la peur tout court ?! Je ne sais pas, mais on se replie sur la partie couverte. On y reste debout, mais il fait bien meilleur. On discute un peu, ça nous évite de trop gamberger sur ce qui nous attend.

On arrive sur zone vers 5h et rapidement, on nous demande de nous jeter à l’eau. Je ne veux pas prendre le moindre risque d’un début d’hypothermie en attendant dans l’eau froide et je dois être un des derniers à le faire, 5 minutes avant le départ. Je suis finalement agréablement surpris, l’eau est plutôt bonne même en plein milieu du Lac.

C’est le coup d’envoi d’un grand défi de ma vie !

Natation en 2 temps

Tout de suite, les sensations sont bonnes, le lac est calme, aucune cohue grâce au départ dans l’eau, la possibilité d’entrée de nager proprement. C’est l’aube, je profite même des respirations pour admirer paysage, c’est magique ! Et ça change du fond de la piscine ! Comme on a pu en discuter avec Mathieu la veille, lui qui avait si bien préparé et réussi son Ironman l’an dernier, je suis bien décidé à rester zen pendant cette course.

Ce début de course idyllique ne dure qu’une quarantaine de minutes ! Subitement, une crampe au mollet me rappelle que je ne suis pas un fringant brochet du Lac d’Annecy. Je dois m’arrêter pour que ça passe avant de repartir, mais le scénario va se répéter 6 ou 7 fois, et je nage souvent uniquement avec les bras pour limiter les dégâts. L’an dernier, les crampes, c’était au moment de sortir de l’eau, mais en plein milieu, c’est une grande première. Peut-être le manque d’entraînement sur une longue distance à cause de cette fichue chute à vélo ?

La fameuse dernière bouée avant de virer vers la plage se fait attendre. Il semblerait qu’on ait eu un petit bonus de 300 ou 400 m, des signaleurs ayant mal orienté les premiers triathlètes !

Ce virage arrive enfin, la plage est toute proche. La sortie de l’eau est folklorique comme souvent : le fond est tapissé de gros galets arrondis et glissants. Sans surprise, je finis donc par tomber ! Je me souviens un peu tard qu’il y a un tapis immergé, le rejoins et ça va tout de suite beaucoup mieux !

Après la course, ce sera une surprise d’avoir bien limité les dégâts sur la natation, avec une place de 148ème sur 357 partants.

Un « gros vélo »

La transition est correcte et c’est parti pour environ 8h de vélo dans le magnifique massif des Bauges !

La veille de la course, le « déblocage » était l’occasion pour reconnaître les conditions de la première descente, après avoir passé le Semnoz. J’y étais vers 8h30, soit à peu près à la même heure que prévu pendant la course, le but étant de vérifier qu’il n’était pas nécessaire de se couvrir pour la descente. Ça m’a permis d’éviter de m’encombrer et de m’alourdir, sachant qu’après, on serait à des altitudes plus basses et des température plus élevées. J’ai passé les infos à Stéphane.

Le parcours commence fort, avec une double ascension sur 28 km, et 1300 m de dénivelé. Il y a ensuite une boucle à parcourir deux fois, et qui comprend deux ascensions. Après il restera une dernière ascension et la descente finale vers le début du marathon. Les descentes sont souvent techniques, un vrai régal !

Je connais ce parcours à 80 %, grâce au Half AlpsMan l’an dernier et la reconnaissance qui l’avait précédé.

En ce début de course, le scénario est maintenant habituel : une natation moyenne, suivie rapidement d’une première ascension qui permet de doubler beaucoup de participants.

Sur la base de ma dernière sortie test, l’objectif est de faire une moyenne 23,5 km/h sur ce parcours vélo, pour avoir cette fameuse marge de sécurité sur les 25 km de course à pied, avant l’heure de vérité.

Comme d’habitude, grâce au cardio fréquencemètre, je vérifie régulièrement de rester dans la bonne plage de fréquence cardiaque, ni trop élevée pour ne pas me « griller », ni trop basse pour tenir l’objectif. Je reste donc en zone 3 dans les ascensions, tout en gardant autant que possible une bonne fréquence de pédalage, pour limiter les lactates.

Contrairement aux halfs d’habitude, les concurrents sont dans leur bulle et communiquent peu, tout le monde semble très focus sur l’objectif de la cloche !

On se retrouve à un moment avec mon voisin de parc de transition. Après l’avoir distancé en descente, il revient dans l’ascension suivante. « Tu descends fort ! », il me dit. « Tu montes fort ! », je lui réponds. Il en rit, on arrive tout de même à briser la glace sur ce parcours vélo !

Je fais au total 2 arrêts express aux stands, avec deux opérations très simples : vider un sachet de poudre isotonique dans mon bidon vide et le remplir d’eau. Ces deux arrêts me coûte un total de 2’29 » sur près de 8 heures. Difficile de faire mieux ! Et puis ça fait un peu Grand Prix de Formule 1 !

Beaucoup de concurrent me doublent plusieurs fois. Ils ont certainement passé beaucoup de temps aux ravitaillements. On finira dans les mêmes temps alors qu’ils sont clairement plus costauds que moi. Cela valide la stratégie qui consiste à être quasi autonome.

En plus de la boisson isotonique, j’avale un gel sucré toutes les 40 minutes. Hormis deux fois où je commence à avoir faim, un signe possible de début d’hypoglycémie, et là je raccourcis l’intervalle de moitié.

À la fin de la descente de la première boucle, je vois que la moyenne augmente après chaque ascension, étant maintenant à 23,7 km/h. C’est très rassurant, l’objectif de moyenne horaire sera atteint sauf catastrophe.

Les dernières ascensions sont laborieuses, vivement cette magnifique descente vers le Lac. Celle-ci me permet finalement d’atteindre les 24 km/h de moyenne, après avoir dû doubler quelques voitures ! Sur la partie vélo, je me classe 101ème.

Je rentre dans le parc de transition avec 2h50 pour parcourir les 25 premiers kilomètres du marathon, soit une moyenne de 6’48 » au km, ce qui est confortable.

Gérer pour ne pas se faire sonner les cloches

Le problème à ce moment précis : je ne peux plus voir ces gels goût citron ni la boisson isotonique. J’ai consommé 13 gels et 4 litres de boisson pendant le vélo, au total 570 g de glucides et 2300 calories !

Je décide donc de ne pas prendre le « camel back » que j’avais préparé avec ces mêmes aliments et de m’arrêter à tous les ravitos (3 par tour de 8,4km) pour boire de l’eau et consommer les glucides que je trouverai. J’ai moins bien maîtrisé la quantité ingérée, mais après quelques calculs, la règle des 60g de glucides par heure semble bien avoir été respectée.

En théorie, j’aurai pu courir en zone 3 de fréquence cardiaque, donc pour moi aux alentours de 5′ au kilomètre. Mais n’ayant jamais fait plus de 21 km, et surtout pas après 180 km de vélo en montagne, je redoute une défaillance avant les 25 km. Je prends donc aussi la décision de courir à un rythme de 5’30 au km, en endurance fondamentale (zone 2). Avec les arrêts aux ravitos, ma montre m’indique rapidement que je fais une moyenne de 6′ au km, ce qui permet de garder une marge de sécurité.

Je me sens bien physiquement au début de la course à pied, et moralement, c’est la banane ! Au moins intérieurement, mais ça doit se voir aussi par moment !

Évidemment, cela se dégrade au fil des tours, d’autant que je ne suis pas fan du tout de ces boucles à réaliser plusieurs fois. Cela rajoute à la monotonie d’un parcourt très plat.

Cela fait d’autant plus plaisir de voir Stéphane et Marlène vers le début du 2ème tour. L’objectif n°1 étant bien engagé, je commence à penser au podium de mon groupe d’âge et je demande à Stéphane des infos sur ma position (classement, écarts). Stéphane m’accompagne un moment, mais ces infos ne sont pas faciles à trouver et je reste donc dans le flou. J’apprendrai après la course que j’étais en première position groupe d’age au « Tournant » et 110ème au général.

Au début du troisième tour, Stéphane me demande à nouveau comment je me sens. Et franchement, ça va pas plutôt bien ! On peut donc se donner rendez-vous à la cloche !

On échange pas mal entre concurrents, aux ravitos et même en courant. L’ambiance est spéciale car certains sont dans leur premier tour et n’ont plus aucune chance de sonner la cloche, un autre s’inquiète alors qu’il reste 30′ pour faire 3 km ! Cet autre concurrent, je le double pour la 3ème fois, compte tenu du temps perdu aux ravitos. On échange quelques mots à chaque fois, donc on commence à bien se connaître ! La première fois, il m’avait dit « Ralentis, tu vas trop te fatiguer ! ». Et moi : « Mais je ralentirai quand je serai fatigué ! ».

Dans les dernières centaines de mètres avant la cloche, l’émotion devient forte, je vais avoir le droit de monter au Semnoz, cette première phase de l’objectif que je prépare depuis 6 mois, et que je pensais au départ très limite !

Près de la cloche, je vois qu’un concurrent s’apprête à la sonner et je lui laisser donc le temps de profiter du moment avant de me présenter. Je marche donc, et un des responsables de l’épreuve me demande si je vais monter comme ça, avec les orages qui menacent. J’ai juste ma trifonction. Il me donne l’autorisation de prendre un vêtement de pluie à la voiture, ce qui me fera un petit détour.

Non sans avoir piteusement raté mon check avec Stéphane, je pars donc sonner cette fameuse cloche !

Je l’avais prise en photo un an avant. Elle avait pour décor le Lac, les montagnes environnantes et un ciel bleu d’une grande pureté. J’avais envoyé cette photo aux copains du club, pour leur donner envie de tenter l’aventure !

Chemin de croix

En route pour l’ascension finale ! Car finalement, sonner la cloche n’est pas un aboutissement, mais juste le droit d’essayer d’être « top finisher ».

Cela commence par 3 km de faux plat montant. 90% des concurrents marchent et je fais de même. J’ai bien mal aux jambes et aux pieds, alors que je ne sentais rien pendant les 25km. Certainement le relâchement après le passage du Tournant !

On échange beaucoup plus entre nous. Déjà parce que c’est plus facile en marchant ! Et sûrement aussi parce que tout le monde est soulagé d’avoir passé ce cap.

Au bout de 3 km, cela commence à grimper fort, il reste environ 1300 m de dénivelé sur 13 km ! On commence à redescendre de notre petit nuage et à comprendre que ce n’est pas une petite promenade !

Je me sens moins bien, une nette fatigue et la tête qui tourne un peu. Je n’ai rien sur moi, hormis un gel à la poire pris sur un ravito avant la cloche. Mais je n’ai pas du tout envie de le prendre, je veux du salé !

J’ai l’impression de faire une hypoglycémie, mais c’est peut-être aussi le fameux « mur du marathon ».

La question est maintenant de savoir où se situe le prochain ravitaillement, où je me promets de faire un véritable festin. Pendant le vélo, je voyais aux ravitos du saucisson, du pain de campagne et de la tome des Bauges ! Je n’y avais évidemment pas touché, mais là, je compte bien me rattraper !

Je finis par avaler ce gel, de peur de tomber dans les pommes au milieu du chemin. Un peu plus loin, un concurrent qui me rattrape propose spontanément de me ravitailler. Il a de la pâte d’amandes, un délice !

Il y a une camaraderie et une entraide formidable sur la montée. Le terme « concurrent » devient totalement incongru, il n’y a plus que des « potes de dépassement de soi ».

Un jeune est arrêté au bord du chemin, à peu près dans le même état que moi. On discute un peu, je repars, et il finira par me rejoindre.

Ce ravito arrive enfin après d’interminables kilomètres de montée. Grosse déception : point de pain, saucissons, tome des Bauges et autres poulardes ! Je dois me contenter de Tuc et de chips !

Les bénévoles me prêtent leur fauteuil. Je me restaure et me repose un long moment, avant de repartir.

Et assez vite, à ma grande surprise, je me sens à nouveau bien. Je reprends une marche rapide sur les pentes raides et un petit trot sur les rares et courts plats ou descentes. Je double pas mal de potes !

Arrive le deuxième et dernier ravito de la montée, au km 34. Je me restaure assez rapidement et repart avec une bouteille de Saint-Yorre et une banane, vu qu’il reste encore 8 km.

Tout ceci est certainement insuffisant, mais je n’avais envie de rien. Et 2 km avant l’arrivée, c’est à nouveau la tête qui tourne ! Je finis rapidement la banane que je me forçais jusqu’à présent à consommer petit à petit. J’avance au ralenti et m’assieds dès que je sens le risque de m’évanouir.

Il faut dire qu’un kilomètre avant, on a dépassé avec mes compagnons du moment un jeune qui est allongé dans une couverture de survie avec 3 secouristes autour de lui. Je suis vraiment triste pour lui, si près du but ! Trois autres abandonneront dans la montée !

Un compagnon me donne un gel au chocolat plutôt sympa !

Ça passe doucement, et le dernier kilomètre arrive, je suis maintenant seul. Il est plus de 21h30, le jour commence à tomber et j’aperçois les lumières au sommet du Semnoz.

Pour avoir déjà fait 2 fois cette ascension l’an dernier (Half et sa reco), je sais que c’est loin d’être fini, ça grimpe dur sur la fin ! Mais forcément, je savoure déjà, ne voyant plus rien qui puisse m’empêcher d’atteindre ce Graal du triathlète : finisher d’un format Ironman, et pas n’importe lequel !

Après cette dernière pente à 20%, elle est là, cette ligne d’arrivée, et le bonheur qui va avec. I am an AlpsMan !

Je saurai plus tard que je monte sur le podium de mon groupe d’age, une belle cerise sur le gâteau ! Au général, je finis 144ème sur 357 partants.

Et toujours pas de pain, saucissons, tomes des Bauges ni poulardes au ravito de l’arrivée !!!

Merci à la famille et aux compagnons de club pour votre soutien, sans oublier les « potes de dépassement de soi » ! C’était avant tout une formidable aventure humaine.

Bravo à tous les Chameaux qui étaient sur l’une des 2 courses de l’AlpsMan, avec 100% de « finishers » et de belles performances !