Je n’ai pas beaucoup parlé depuis la ligne d’arrivée, juste bu quelques bières sales avec les copains sur place, relu les sms, les messages sur Facebook, bref je crois que je n’ai pas encore vraiment posé mon esprit avec cette course de géant. J’entends encore Mathieu Rincent dire sur la vidéo de 2017 qu’il s’agit d’un mythe…..cette phrase trottera tout l’hiver dans ma petite tête.
Un Altriman format Ironman ça se fait sur un coup de tête ou si ça trotte depuis longtemps dans une tête….et là j’y pense depuis plus de 3 ans, nageur médiocre j’ai souffert tout l’hiver avec les potes dans la ligne d’eau de la piscine de Béziers avec un seul objectif, me surpasser et voir ce qu’il se cache derrière cette souffrance qui me fait tant avancer !!!
Je suis donc là avec les deux Nico,Pascal ou encore Sophie, les copains expérimentés toujours là pour me rassurer et m’encourager…encore merci les vieilles vous êtes de beaux exemples de beaux sportifs accomplis. On se détendra en tombant quelques salades au bord de l’eau devant les caméras. Un départ décalé à cause de la brume qui essaye de se dissiper sur le lac….au final parcours de secours avec 4 boucles de 800m (environ comme à la montre à kéké).
Sur la berge, y à la FantoFamilly, fidèle de chaque instant avec Po et les 4 fantastiques, car sans eux la prépa était impossible…les heures passées sur le home-trainer avec Rocky, dans l’eau en hypoxie avec Domi, à la piste avec coach Marcel ou le midi avec la team des fonctionnaires et Coach Benji….ça c’est le coté au top. Eux ils ont l’envers du décor, les moments de doutes, la fatigue, les nerfs, la diet au citron et gingembre, les vidéos de norseman ou de la défaite de Fignon pour s’endormir, etc….
Mais ils sont tous là à 5h30 du matin pour me voir flotter en combi dans le lac de matemale….chapeau je ne serai jamais assez grand pour vous remercier, merci Po.
Le grand départ au son d’Europe et à la lumière des fumigènes
Mais quel bordel avec la brume, on entendait tout juste la musique et je n’ai aucun souvenir des fumigènes.
La première boucle est lancée avec beaucoup de stress et surtout une visibilité digne d’une soirée arrosée à la tartane. Le passage de la bouée pour longer la ligne d’eau sensée nous ramener vers la berge est un calvaire, coup de talon, de bras…c’est la guerre….Je boucle et je repars pour 3 autres tours plus tranquilles. Chaque sortie à l’Australienne me permet de croiser la FantoFamilly et de me regonfler avec leurs encouragements.
Le calvaire tant redouté est bouclé en 51min autant dire qu’il n’y avait pas les 3800m.
Après une longue transition durant laquelle je me change complètement pour mettre l’habit de lumière, je repars sous les encouragements de la famille, de Vincent et Loïc venus sentir à nouveau l’ambiance Ironman (15j après leur course de Nice)
Un parcours vélo digne du tour de France
Quand ils ont dévoilé le parcours de cette 10ème édition, le premier mot était vulgaire, certainement du à la peur. Mais après avoir fait les reconnaissances en découpant le parcours en 3 sorties, j’ai vite compris l’ampleur de la tache. Mon pire ennemi sur ce parcours était tout simplement moi même comme me l’a bien fait comprendre le Coach Benji. Rouler normalement c’était partir à la boucherie sur un parcours de plus de 5500m de dénivelé. Je suis donc parti en gérant mon effort pour éviter de rentrer dans le dur.
J’avais prévu un développement de Montagne avec un 50/34 et une cassette avec au max 30 dents comme solution de secours.
Port Pailheres en juge de paix (Col Hors catégorie / 11.5km à 8.7%))
Tout se déroula parfaitement jusqu’au pied de Port Pailheres. Les messages peints à la bombe sur la route étaient là pour me montrer que je n’étais pas seul, et les SMS reçus de vous tous pendant la course m’ont permis de tenir sans temps faibles.
Je m’accrochais avec un pote de course originaire de la Creuse, encore un Nicolas. Un Super gars, on traînera un moment ensemble pour se booster sans rouler roues dans roues, il me laissera finalement filer dans le Col de Dent (10.9km à 7.6%) après un coup de moins bien.
Parler de ce parcours c’est évoquer cette enchaînement Pailheres (11.5km à 8.7%) , Col du Pradel (7km à 7.8%) sur un goudron pas très roulant, puis cette longue descente vers Cailla en faux plat et le terrible Col de Dent (10.9km à 7.6%).
Bref un enchaînement superbe mais éprouvant.
Col de Garavel, sous la canicule
Si je devais en redouter un, c’était celui là pourtant les stats ne sont pas énormes (14km à 5.8% de moyenne) mais après 5km de faux plat montant et la traversée de Sainte-Colombe-sur-Guette on rentre dans le dur longtemps avec du 10-11% en plein soleil dans un couloir de vent chaud… Bref j’en avais peur depuis les recos. Je craignais mais j’ai serré les dents jusqu’en haut. Je savais qu’a partir de là j’étais presque rentré au bercail.
Un petit coup de Q avec 3km à 9.3% sur la Côte de Carcanières mais là j’avais mon fan club pour me booster, merci la famille ça fait du bien dans ces moments là 🙂
Retour rapide vers le Marathon des Angles
Après cela je ne craignais plus rien ni personne, presque content en débarquant à 17h20 au parc à vélo, je pensais déjà à la médaille…mais c’était encore bien trop tôt, plus de cinq heures trop tôt. Mais je m’imaginais enfin réussir. Alors oui je n’étais pas très frais mais j’étais content et soulagé.
Les 6 premiers kilomètres sous l’orage se sont bien passés avec un petit trot économique, puis la remontée vers les angles et le début de la marche rapide dans les grosses côtes. Le plus dur pour moi restera ces 2 aller/retour à Balcère, pourtant seulement 7 petits kilomètres mais que c’est long, on est sans repères, sans spectateurs…seul au monde…Heureusement que sur le second A/R j’aurai une sparring partner de luxe :), encore merci à elle.
Après le Semi je recroise les copains, Louis m’accompagnera en trottinant à mes cotés puis toute la famille dans l’avenue de Balcère. Je commence « à sentir la fatigue », mais il faut finir. Relancé par la sono sortant du van de Vincent et Loïc avec Rocky et son oeil du Tigreeeeeeeeeeeee je finirai le marathon en courant jusqu’au lac.
Résultat 16h50 d’effort pour venir à bout de cette 10éme édition, mention spéciale à ma Fantoteam de rêve, aux copains suiveurs depuis la route de l’étape du Tour, à Coach Benji pour la prépa Vélo, Coach Marcel et toute la Team Chameaux Iron encore plus dingue que moi.
Grosse course exigeante, Pascal passera juste la barrière horaire à vélo et finira au mental, Nico quand à lui sera arrêté par les arbitres au parc à vélo sans pouvoir passé à pied sur le marathon. Bravo à vous et merci.
A noté la participation des jeunes le Vendredi avec Bapstiste sur le découverte et Louis sur le XS 🙂
Je laisse à Olivier et David le soin d’envoyer un petit compte rendu pour raconter leur Altriman 2018 avec le superbe Half.
Place à l’été et à la Famille 🙂
Crédit photos : Aude Course à pied, toujours au top
